RECHERCHE

25 décembre 2010

SAUVONS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE MULONGWE ET DU LAC TANGANYIKA !

                                              EDITORIAL

" IL FAUT SAUVER NOS RIVERES ET LE LAC TANGANYIKA.


  A l’occasion de la fin de l’année 2010 qui clôture la journée d’activisme sur la gestion durable de la biodiversité dont le thème de la journée mondiale de l’environnement en a porté, la semaine du 20 au 26 décembre 2010 sera coiffé d’un ensemble d’activités de sensibilisation des jeunes, des femmes, des leaders locaux sur la gestion durable de ressources naturelles.
L’organisation Terre des Jeunes de la RDC en collaboration avec le service territorial de l’environnement et les membres du Forum environnement (cadre de concertation des associations pour les actions et l’éducation environnementale). Au menu de la semaine figure : séances d’animation avec les jeunes, une conférence-débat et des émissions radiodiffusées.
L’année 2011 s’annonce avec un espoir pour la conservation de ressources naturelles, notamment la gestion durable du bassin versant Nord-Ouest du lac Tanganyika et ceux des rivières Mulongwe, Kalimabenge et Kigongo grâce au fonds qui sera géré par WWF-Uvira.

Selon les informations recueillies sur terrain, les trois bassins versants de ces rivières du territoire d’Uvira bénéficieront des actions de reboisement (agroforesterie), de la vulgarisation des foyers améliorés et de la technologie de la protection du sol pour réduire le taux de la sédimentation qui est l’une des menaces contre les ressources biologiques du lac Tanganyika. Tunza Mazingira demande à toute la population d’Uvira : petit et grand ; jeune et vieux, homme et femme, il faut sauver nos rivières et le lac Tanganyika.
Pour le 1er numéro de 2011, un accent particulier de notre ligne éditoriale portera sur la gestion des collines du versant du lac Tanganyika et leur impact négatif sur la biodiversité aquatique.

« Tunza Mazingira na Mazingira Itakutunza… »
 Clément Kitambala K.

 
SAUVONS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE MULONGWE !
 
La rivière Mulongwe figure parmi les rivières qui font la vie de la cité d’Uvira. Avec ses 25,5 km de longueur, la rivière Mulongwe est la plus grande source d’eau potable qui alimente la cité d’Uvira à plus de 70% car les eaux de consommation y est prise sur elle, traitée et distribuée par la REGIDESO à la population.

On constate bien que cette dernière décade, les eaux de la rivière ont baissé et leur qualité détériorée suite à certaines activités anthropique néfaste. Le déboisement du bassin versant est l’une des menaces potentielles car non seulement elle favorise les érosions hydriques, mais aussi il contribue à la sédimentation de la zone de frayère du lac Tanganyika, laquelle est l’une de causes de la dégradation de la vie aquatique.

De la source à l’embouchure, la rivière Mulongwe est presque nue. Plus de forêt ni une grande couverture végétale (pelouse de collines). Toutes les berges de la rivière sont occupées par les champs et les techniques agricoles qui y sont pratiquées exposent ces berges à l’érosion sans précédent. Le feu de brousse, la divagation de bétail, les pratiques agricoles non adéquates, la plantation des arbres parfois inappropriés sont au tant de problèmes. La perte des arbres et les couvertures végétales dans le bassin versant de la rivière Mulongwe contribuent à la baisse de la baisse du niveau d’eau de cette rivière car l’eau de pluie est en grande partie perduLes essences indigène des arbres ont presque toutes disparues, selon le pasteur de l’église CEPAC du village de Rama situé dans le bassin versant de la rivière Mulongwe.
Le bassin versant est aussi habité, en amont comme en aval, par une population nombreuse venue de partout ces dernières années à cause de l’insécurité interminable dans les hauts et moyens plateaux d’Uvira. En amont, les populations n’habitent pas les berges comme on peur le remarquer en aval.
Plus des 19 grands villages y sont disséminées et toute la population utilise les berges de la rivière pour l’agriculture. Suivant l’importance alimentaire, la culture de manioc, le bananeraie, le maïs occupent une grande étendue de terre, cultivés sur un sol accidenté (forte pente) sans aucun dispositif adéquat de la protection du sol contre l’érosion. Les arbres y sont moins importants car on le remarque autour des églises de mission protestante de la CEPAC, dominé par l’eucalyptus comme essence phare. Il ya trop peu de boisement privé à grande échelle ( 3 à 10 hectares), ce qui fait du bassin versant de la rivière Mulongwe une zone envoie de dégradation environnementale sans précédent marqué par l’empreinte des actions humaines moins durable en terme de viabilité écologique, sociale et économique pour le développement des populations sans cesse croissant de ce bassin versant.
Il faut sauver le bassin de la rivière Mulongwe pour 3 grandes raisons ;

- La maitrise de la gestion de la terre et du couvert végétale, notamment de l’érosion hydrique et du déboisement, est un facteur du contrôle de la sédimentation qui a des impacts irréversibles à la biodiversité du lac Tanganyika, surtout dans sa zone du littoral et de l’alimentation en eau de la nappe phréatique des affluents de la rivière Mulongwe et de la rivière elle-même.

- L’érosion hydrique est à la base de la faible productivité agricole, donc conduit à la pauvreté des paysans,

- La mauvaise gestion de terre conduirait au conflit de terre arable (actuellement limitée) suite à la lutte pour la survie des populations.

Ces trois dimensions intimement liées et interdépendantes (écologique, économique et social) sont à la base d’un développement durable si jamais l’équilibre est maintenu, or la configuration actuelle de la gestion du bassin versant de la rivière Mulongwe augure des conséquences écologiquement irréversibles, socialement dramatique et économiquement catastrophique. Pour cela, une approche systémique de la gestion du terroir s’impose pour maintenir un équilibre dans le cadre de la gestion durable des écosystèmes dont la gestion est interdépendante.

Il y a de défis d’ordre social et économique auxquels les actions dans ce bassin versant devraient être relevés, ce notamment : Quels les types d’essences d’arbre à vulgariser si la majorité est habitué à des essences à intérêt économique (eucalyptus qu’écologique) ? Comment convaincre une population de planter les arbres qui ont échoué d’être adoptés (leucena, par exemple) auparavant malgré leur intérêt écologique et économique à long terme ? Quelles peuvent être les stratégies pour la durabilité écologique d’une action de la gestion des bassins versant victime d’une poussée démocratique aux ressources (sol) limité et au statut foncier incertain ? Un débat scientifique de fonds au niveau local mérite une attention particulière entre les acteurs pour analyser les valeurs ajoutées des actions passées et les obstacles majeurs actuels.

Sé/ Clément KK.

UNE NOUVELLE APPROCHE DE PLANTATION D’ARBRE POUR DE MULTIPLE SERVICE EST-ELLE VRAIMENT NOUVELLE OU FAUT-IL CHANGER LES STRATEGIES D’INTERVENTION ? »


  Un débat houleux entre les acteurs de développement sur les actions passées du reboisement dans le territoire d’Uvira. Certains jettent les causent de l’échec à la guerre qui a débuté en 1996 comme la cause profonde, d’autres renchérie en doigtant l’avenue en refuge dans le territoire frontalier d’Uvira des frères Burundais et Rwandais en suite ( 1993 et 1994), d’autres accusent la mentalité sociale de la population du Sud du Sud-Kivu qui est incompatible avec la gestion durable de ressources… Des travaux scientifiques sont allés à éclaircir aussi la nature du problème foncier dans l’échec du projet de reboisement de la CEPAC-Kasenga (TFC de BITIJULA MAKANO). L’incapacité technique et financière du service de l’environnement est aussi sur la liste noire. Il faut faire une remise en cause des actions passées, sinon les actions future risquent d’être moins viables et durable. Les arbres doivent être exploité durablement grâce à leur pouvoir de renouvèlement et cela pour de raison agricole, énergétique, fourragères et d’autres encore services environnementaux importants.

Dans le territoire d’Uvira, les arbres sont en majorité planté pour des raisons économiques qu’écologique ou énergétique, d’où la présente de l’Eucalyptus en grande partie (voir la photo ci-contre de la plantation d’eucalyptus dans le bassin versant de la rivière Mulongwe).

Les populations sont habituées à de discours du reboisement de tout genre, voir la population savent l’impact du déboisement sur le climat, mais leur vécu témoigne l’inertie dans l’action durable, surtout en rapport avec la viabilité environnementale. Les pépinières peuvent être installés, les arbres peuvent être distribués et plantés, mais combien seront encore là en 3 ou 5 ans ? Combien des boisements joueront les rôles pour lesquels ils ont été plantés (surtout le rôle écologique) ? Les acteurs doivent, chacun, prendre ses responsabilité pour amener la population à l’action durable. Des mesures incitative basée sur la volonté individuel ou communautaire d’agir doit être ajouté les mesures coercitives (mesures législatives sans impunité) d’imposition d’agir car l’environnement a des droits et ne pas le protéger c’est aussi violés ces droits.  Tous les pays qui ont réussi à la protection et/ou gestion durable des ressources naturelles l’ont été par le bâton du législateur et non du laissez aller de la volonté d’un peuple en masse (or la masse n’a pas d’âme). La sensibilisation à lui seul ne peut pas donner une impulsion à l’action durable, surtout pour une population qui est la nôtre.

Enfin, aussi longtemps que l’on ne s’interrogerait pas honnêtement sur l’échec des actions passées de reboisement, les actions de la protection des versants du lac Tanganyika (ce n’est pas un souhait mais un constant

Tendex & Clément KK.

L’EDUCATION ENVIRPONNEMENTALE DE LA FEMME  ET DE L’ENFANT DOIT ETRE UNE PRIORITE ABSOLUE

L’utilisation de matériel inadapté de pêche et la sédimentation sont les unes des menaces qui pèsent contre la biodiversité du lac Tanganyika. La sédimentation est un problème de la mauvaise gestion de terre des collines surplombant le lac Tanganyika (berges) et aussi des activités agricoles non respectueuses de la vocation de terre.
La mise en place des cultures sur les pentes doit respecter de norme scientifique, mais ce n’est pas le cas. La démocratie est déjà pénétrée dans la science paysanne, dépassant les limités inacceptables. Pourquoi les gens cultivent sur de terrain accidentés au mépris de la loi de la nature ? Qui sont les acteurs potentiels pouvant aider à changer la tendance ; donc de l’agriculture destructrice de l’environnement à l’agriculture durable ? Comment lutter non seulement contre la pêche des alevins mais contre l’esprit de la pêche non durable ?
En amont, c’est une femme préoccupée par la famine de ses enfants et s’aventurée sur un terrain en pente pour y mettre de la culture. Elle a besoin d’abord de la récolte et non de savoir comment produire durablement.
En aval, c’est la pêche des alevins. En parcourant le long du lac Tanganyika un bon matin ou soir, on peut contempler un spectacle de la pêche des alevins par les générations montantes e : « les enfants ». Inconscient des actes posés, les enfants se lancent en petit pécheur avec la moustiquaire comme leur grand frère qu’ils observent matin et soir…

Ces enfants ne se rendent pas compte qu’un kilo d’alevin péché est un tonne de poisson perdu. Innonçant, ces enfants se livrent à un jeu destructeur qui peut mettre leur avenir en danger lorsque le sardine, les ndagala, les mikeke disparaîtront à jamais.

Le temps du mythe de la fertilité éternelle de terre agricole est révolu car si les lois de la nature ne sont pas respectées, la terre ne sera pas capable de produire ce qu’on lui demande. La femme est au cœur de travaux agricoles, mais son travail est réduit à zéro suite à la faible production agricole. Cela renforce son labeur et sa misérable vie.
Pour réussir la gestion durable de bassin versant, il faut impliquer tous les acteurs, la femme paysanne en premier lieu. Son éducation pourra profiter aux générations présentes et futures grâce à son influence éducationnelle à ses fils et filles. Les enfants d’aujourd’hui ne sont-ils pas les adultes de demain ? Il faut éduquer la femme et l’enfant pour transmettre les valeurs et les principes du développement durable car l’avenir du lac Tanganyika et de nos rivières en dépend.

 
Huruma (stagiaire) & Clément.