RECHERCHE

02 août 2010

Les femmes et la recherche de bois de chauffe dans la plaine de la Ruzizi en RDC


EXTRAIT DU RESULTAT D’UNE ETUDE DE RECHERCHE SUR LA CONSOMMATION DE BOIS DE CHAUFFE PAR LES MENAGES DE LA PLAINE DE LA RUZIZI.

     Une étude réalisée dans cette zone montre qu’un ménage en moyenne de 7 personnes consomme journalièrement en moyenne 6,2 kgs de bois de chauffe. Cependant, 90% de ménages n’utilisaient pas de foyer économe en énergie de cuisson ou d’autres formes d’énergie alors que la potentialité existe (le biogaz peut être prospère dans cette zone car c’est la zone pastorale avec plus de 30000 têtes de vaches). La bouse est d’ailleurs brûlée. La diminution sensible de parc à acacia ou la disparution de cette essence contribuera à la rareté de bois de chauffe et à l’augmentation de temps pour la recherche de bois par les femmes. Chaque panier pèse au moins 30 kgs et les femmes collecte les bois 2 à 3 fois par semaine pendant la saison sèche ( de Mai à octobre actuellement )Celles-ci feront de longue distance à la recherche de bois de piètre qualité. Non seulement les ménages, les fabriquant de charbon de bois s’en prennent aux acacias, ce qui fait à ce que la compétition à la coupe de jeunes arbres soit plus spectaculaire. La tragédie des biens communs est devenue une réalité dans cette zone.
 
Clément K.K.

01 août 2010

L'ACACIA EN VOIE DE DISPARUTION DANS LA PLAINE DE LA RUZIZI EN RDCONGO

EDITORIAL

La plaine de la Ruzizi est une zone de basse altitude située dans la Rift valley d’Afrique. Avec ses 300 000 hectares, elle est partagée par trois pays dont le Rwanda, le Burundi et la RDCongo, dans sa partie Est. Au passage de l’explorateur anglais en 1875 (H. M. Stanley) dans cette région, il l’avait décrit comme une zone inhospitalière car plein des animaux sauvages et des mouches Tsé tsé.

Riche en biodiversité, cette savane boisée vient de connaître une véritable dégradation anthropique au cours d’un siècle. La savane boisée a cédé la place à une véritable forêt de sable, soumis au feu pastoral chaque année et à la surexploitation des essences sauvages, notamment l’acacia qui se présente comme un bon combustible. La fabrication de braise et la recherche de bois de chauffe sont parmi les causes de cette surexploitation. Le surpâturage constitue un autre problème de taille car le nombre de vache a déjà dépassé la capacité du pâturage naturel. La compétition des activités agropastorales en est une empreinte marquée sur ce milieu.

Par ailleurs, la partie Burundaise de cette zone est occupée par un parc naturel de la Ruzizi et une zone d’activités agropastorales, les parties Rwandaise et Congolaise sont occupée par les activités agropastorales. En RDCongo, la savane boisée est presque disparue à part certaines concessions privées où on peut encore trouver la végétation de ce que fût la savane boisé de la plaine de la Ruzizi. Actuellement, la diminution des essences sauvages est observée et aucune action communautaire n’est pas faite pour protéger cette zone.
Clément. KITAMBALA.
Rédacteur en chef et éditeur.

Les acacias menacés de disparution dans la plaine de la Ruzizi !

Dans la partie congolaise, la plaine de la Ruzizi couvre une superficie de 80 000 hectares. La végétation est riche et composée des marais et les prairies mouilleuses (à prédominance des toutes sortes des macrophytes ou roseaux); les savanes herbeuses à prédominance Imperata cylindrica, Hyparrhenia spp, Eragostis spp, Brachiaria ruziziensis et Pennisetum spp constituent les principales réserves pastorales et agricoles des agriculteurs et éleveurs autochtones; les savanes boisées avec des Acacia hockii essentiellement et les bosquets xérophiles.

La pauvreté, le mode de gestion des parcs naturels publics de bois et le manque d’autres sources d’énergie de cuisson conduisent à la population d’exploiter à outrance les arbres. La fabrication et vente de charbon de bois sont une activité très lucrative dans cette zone, c’est l’acacia qui est un très bon combustible. Pendant la saison sèche, les femmes s’empressent pour stocker de bois de chauffe. Comme les arbres sauvages sont déjà rares, la course à la coupe est très importante. Alors que les acacias peuvent être jusqu’à 15 m de hauteur, il est actuellement impossible, dans des espaces publiques, de trouver des acacias de 3 mètres de hauteur et leur densité a sensiblement diminué. Le besoin en bois de chauffe est intimement lié à la taille du ménage et aussi d’autres facteurs, notamment le type de foyer pour la cuisson et la qualité des aliments (le haricot, par exemple consomme beaucoup de bois).

LE VESTIGE DE LA SAVANE DE LA PLAINE DE LA RUZIZI.

Le seul endroit où l’on peut trouver l’image naturelle de ce que fût la plaine de la Ruzizi est la concession d’un fermier et notable dans le territoire d’Uvira. Réputé par le nombre important des vaches qu’il détient, ce septantaine à l’esprit de conservation de la nature, possède plus de 20 hectares de terre où la savane boisée et herbeuse gardent encore son image verdoyante et luxuriante de la plaine de la Ruzizi. Cette concession serait en parallèle avec le Parc Naturelle de la Ruzizi appartenant au Burundi voisin avec laquelle seule la rivière Ruzizi sert de la limite naturelle. Cette concession est le seul vestige où on peut trouver des acacias (toutes les espèces et variétés confondues) dans leur maturité (arbuste de plus de 10 à 15 m de hauteur). Ni feu ni machette ne dérange pas la végétation car son propriétaire le protége jalousement contre toute pratique destructrice.

La disparution de l’image de la savane herbeuse et boisée est déjà évidente dans la plaine de la Ruzizi. Le surpâturage, le feu de brousse incontrôlé, le déboisement sont autant des problèmes qui menacent non seulement l’environnement physique mais aussi et surtout la vie des populations en général et en particulier les femmes et les enfants.

Cet exemple de la bonne gestion de l’environnement par le privé suscite des interrogations pour un pays comme la RDC où les individus font des actions plus importante que les institutions publiques disposant des arsenaux juridiques de protection de l’environnement. Faudrait-il privatiser la gestion de l’environnement ? Pourquoi les privés réussissent là où l’Etat échoue ?
Par Anita Muzaliwa L.

QUI ALLUME LE FEU DANS LA PALINE DELA RUZIZI ?

Comme c’est une zone pastorale, on répondrait pour dire que ce sont des feux pastoraux. Bien sûr le feu pastoral est toujours allumé au début de la saison sèche (Mai), mais d’autres acteurs allument le feu pour de raisons économiques. Les militaires de l’armée nationale de la RDC sont tellement impliqués dans l’allumage de feu pour faciliter la collecte de bois afin de fabriquer le charbon de bois à vendre. Ils sont parmi le déboiseur et allumeur de feu dans cette zone au mépris même de la loi sur la gestion de la forêt (le code forestier).
Le feu est un agent puissant de transformation du milieu. Suite à la sécheresse, les plantes xérophiles se sont développées dans la plaine de la Ruzizi, laissant transparaître l’image d’un désert en devenir.
La plaine de la Ruzizi est soumise au feu pastoral. Le vent sec qui souffle dans la direction Sud-Nord, le soleil accablant desséchant les herbes contribuent à la propagation de feu. Parmi les conséquences visibles, le feu brûle les cultures et les boisements privés, ce qui crée souvent de conflit entre bergers, reboiseurs et cultivateurs. Pour les militaires (les hors-la-loi), ils tirent de gain car les charbons de bois leur procurent de revenu face au SIDA (Salaire Insignifiant Difficilement Acquis) qu’ils reçoivent.

Par MUDE
ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE :
« EXEMPLE DES PAYSANS DE LA PLAINE DE LA RUZIZI EN RDC »
Le manque d’information, de technologie et de formation sur l’adaptation au changement climatique est un facteur de renforcement de la vulnérabilité des paysans en Afrique face au changement climatique. La plaine de la Ruzizi en RDC est confrontée actuellement au problème du déficit pluviométrique lequel conduit à la perturbation de la saison. Les agriculteurs sont dans l’embarras car ils ne savent plus exactement quand faut-il vraiment semer. Comme ce sont encore des femmes qui s’occupent de cette activité et dont actuellement c’est elle qui supporte les familles en milieu rural où le chômage a été le dégré extrême, l’exode rural et la fuite de responsabilité des hommes-masculins est devenue une réalité. Comment la population a-t-elle réagi à cette situation ?
Certains hommes avaient jugé de quitter le village pour aller dans le milieu propice voisin, d’autres se sont lancé dans des activités non agricole en ville, mais les femmes responsables et d’autres familles où les femmes se sont apitoyés à faire face à cette vie, elles ont développé des stratégie de survie. Le changement de lieu (cultiver dans le bas fonds dans des zones marécageuses) de culture, le changement de type de culture et de culture de courte durée (par exemple, le mais au lieu de manioc,) est parmi les pratiques observées dans la plaine de la Ruzizi.

A cause de la pauvreté, les paysans de la plaine de la Ruzizi sont vulnérables au changement climatique. Les structures sociales sont incapables de faire face à une catastrophe nature. C’est le cas d’un vent violent qui a frappé la zone en 2009 en emportant les toits de 373 maisons. Comme la majorité de toit était en tôle, nombreuses ont été remplacées par le chaume. Le monde rural devrait être préparé pour faire face au changement climatique, et c’est l’information aux stratégies d’adaptation qui l’aiderait.
Par Sadiki N.
« LES PAYSANS RIZICULTEURS DE LA PLAINE DE LA RUIZIZI SURPRIS…. »
« Ce n’est pas possible ! », s’exclame un paysan dans lors d’une réunion de discussion sur le changement climatique organisé par l’équipe de rédaction de Tunza Mazingira dans la plaine de la Ruzizi. Les paysans de la plaine de la Ruzizi sont habitués au message liant le déboisement au changement climatique, mais quand un facilitateur leur a expliqué que la culture du riz irrigué et l’élevage contribuaient au changement climatique par les émissions de gaz à effet de serre (le gaz méthane), ils étaient surprises de la nouvelle. Il a fallu des explications pendant de longues heures pour qu’ils comprennent un peu. Parmi ces riziculteurs, il avait des personnes instruites (Des enseignants des écoles secondaires et primaires, des directeurs des écoles, des pasteurs, etc.). L’équipe Tunza Mazingira a pensé qu’il était utile de concevoir des outils pédagogiques en image (boîte à image) d’information pour expliquer cette relation…
En fin, des campagnes de sensibilisation seraient importantes dans des écoles en faveur des jeunes afin de susciter leur curiosité sur la nature et aussi les donner les connaissances de base sur le changement climatique et la gestion durables de ressources de l’environnement immédiats qui les entourent et qui sont loin d’eux.

Par Armand KITAMBALA
Consultant en développement.