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30 juin 2009

Jounée Mondiale de l'environnement 2009: le changement climatique et les populations pauvres de la RDC.


ETAT DE LIEUX SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE EN RD.CONGO

Depuis la 1ère conférence sur l’environnement et le développement économique tenue en Stockholm (Suède) le 5 juin 1972, l’état de la santé de notre planète ne cesse de se détériorer. Il y a 47 ans, mais l’état de la planète Terre est tellement médiocre. Le changement climatique n’est plus un scénario des films-fictions, mais bien au contraire une réalité dans beaucoup de pays du monde

Les années 90 ont été les plus importantes pour le monde en matière de l’environnement car c’est dans cette période où la première convention-cadre des Nations-unies sur le climat a été ouvert pour la ratification à la conférence de Rio en 1992. Conscient de sa position, ses riches biodiversités et diversités climatiques, deux ans après, la RDCongo l’a ratifié le 8 décembre 1994. Cette convention-cadre sur le climat a été suivi par son protocole fils, le protocole de Kyoto mit ouvert pour ratification le 16 mars 1998. C’est d’ici 2002 qu’un premier rapport d’inventaire des gaz à effet de serre pour l’année de référence 1994, (communément appelée ’’Première communication de la RDC sur le changement climatique’’), a été déposé à l’instance des Nations Unies s’occupant de la question du changement climatique (GIEC). ce rapport présente les sources d’émission des gaz à effet de serre (Le secteur de l’énergie y compris le transport, l’agriculture et l’élevage, l’affectation du sol, les déchets municipaux, en les quantifiant, et identifie les secteurs vulnérables au changement climatique (l’agriculture, ressources en eau et la zone côtière de Moanda) et prédise les conséquences qui en découleraient…

Les débordements des rivières par les inondations, la baisse du niveau d’eau des rivières Kasaï et Tshikapa par exemple, la disparition des zones humides protéger par la convention de RAMSA, la sécheresse prolongée, la hausse de la température ( 2.1°C dans la ville de Kinshasa récemment …) sont autant de signes avant coureur que les climats de la RDCongo changent sensiblement ces dernières années.

Ce rapport montre aussi que plus on s’éloigne de l’équateur plus les pluies seront abondante, mais de courte durée et violente. La saison sèche sera plus sèche que maintenant, or 2/3 de la population congolaise, soit 75% vivent au Sud de l’équateur. Selon les scénarios basés sur le mode MAGGIC-SCEGEN qui prévoient un régime climatique caractérisé par de grandes précipitations en RDCongo suite à un forcing thermique de l’ordre de 1.5 à 4.5°C à l’échelle mondiale ; on s’attend à une recrudescence des maladies liées aux inondations telles que le choléra, le paludisme, le fièvre typhoïde dans toutes les régions inondées.

Déjà, à titre illustratif, tous ceux qui habitent le long des rivières qui jonchent Kinshasa sont touchés par les maladies de la peau ; et avec la pauvreté de la population, leur vulnérabilité est plus importante encore. En résumé, ce rapport d’inventaire des gaz à effet de serre, en abrégé GES, a pu conclure, après analyse que le bilan des émissions de GES, qu’il ressort que les émission en tonne équivalent carbone étaient négatif, c’est-à-dire que les émissions totale équivalent carbone de la RDCongo étaient en équilibre avec l’environnement, donc les gaz émis en RDC étaient stabilisés par les forêts congolais.

Cette performance n’est pas aux efforts conjugués du gouvernement, disent les experts de la société civile à la matière, mais c’est la faible industrialisation du pays qui en est la raison. Cette performance revient à la forêt congolaise qui a, jusqu’à ce jour, la grande capacité d’absorption du dioxyde de carbone. La plus grande crainte est sur la vitesse du déboisement observée en RDC (0.6 % par an.). Le déboisement/déforestation réduit la capacité de la forêt à jouer son rôle de séquestration de CO2 ; plus la forêt est dense en occupant une grande partie, plus elle a la capacité à piégée le gaz carbonique.

La RD. Congo est déjà confronté au problème du changement climatique comme les démontrent la situation dans certaines provinces. La sécheresse qui avait frappé la plaine de la Ruzizi est une de manifestation claire de la perturbation du climat. Rien n’est étonnant car le Burundi voisin est déjà confronté au changement climatique.

Comme les climats sont en perpétuel changement, nous devons changer aussi en s’adaptant au changement climatique…Les ONGs doivent s’impliquer à la sensibilisation des paysans du Kivu montagneux sur le changement climatique.

Par KITAMBALA. K. Clément.

LES SECTEURS EMETTEURS DE GAZ A EFFET DE SERRE (GES) RESPONSABLE

DU CHANGEMENT CLIMATIQUE EN RD.CONGO.

Les secteurs qui émettent les GES en RDCongo sont d’ordre de quatre dont l’agriculture et élevage, l’énergie, les industries et la forêt et changement d’affectation des sols. Sur les six gaz à effet de serre responsable du changement climatique, la RDC n’est concerné par le quatre gaz dont le dioxyde de carbone (CO2), l’oxyde nitreux (N2O), le méthane (CH4),composées volatile non méthanique (COVNM)

Par exemple, le secteur de l’agriculteur et élevage émet le méthane et le dioxyde de carbone surtout. Les activités responsables sont : le brûlage des savanes ou feu de brousse et des résidus agricoles émettent le CO2, l’élevage des animaux domestiques et la riziculture émettent le méthane, etc. Pour le secteur de l’énergie, il est responsable en grande partie du CO2,. Le sous secteur du transport est source des GES

Il est important de noter qu’un litre d’essence brûlé par combustion émet 2,4 kg de CO2 par kilomètre dans le cas d’un véhicule. Donc si un véhicule parcourt 100 km à la vitesse normale, il émet 240 kg, soit l’absorption du CO2 des 11 arbres d’acacia par an. Le taux de la déforestation moyenne au niveau national est de 0,6% alors que l’on estime à 125 millions d’hectare de la forêt congolaise dont la forêt équatoriale couvre 120 millions et les forêts marécageuses, galeries et d’altitude couvrent 5 millions.

La RDC perd des hectares de la forêt par an que ce que l’on plante et l’on émet les gaz à effet de serre plus important. La régression de la forêt à cette période du faible développement socio-économique démontre que l’avenir augure une incapacité de nos forêts à séquestrer les gaz à effet de serre, dont le CO2.

Il faut dès maintenant plus d’actions dans le renforcement de nos forêts à piéger les GES, et comme les forêts congolaises sont encore plus performantes sur cette mission aujourd’hui, nous avons toutes les raisons d’investir pour les reboisements en tirant profit du marché carbone au niveau mondial.

L’économie de l’énergie grâce à l’utilisation de foyer amélioré et de combustibles alternatifs est l’une des stratégies de renforcer la capacité de nos forêts à séquestrer les GES, car plus de 80% de la population utilise le Bois-Énergie comme source d’énergie de cuisson, or cela est l’une des causes du déboisement.

En fin, limitons le feu de brousse car il contribue à laisser échapper le CO2 dans l’atmosphère et augmenter ipso facto les GES responsable du changement climatique.


LA PECHE AU BAIN BURTON ET LA DEFORESTATION DANS LE TERRITOIRE DE FIZI

La pêche est l’un des activités génératrices de revenu de population riveraine du lac Tanganyika et l’un de sites poissonneux était la baie Burton en territoire de Fizi. Sur ce site, une zone de maternité pour les poissions y était réservé et on l’appelle jusqu’à ce jour ETOPO ; situé au delta de la rivière Mutambala.

Jadis, ce site était protégé et personne ne pouvait pêcher que quand il avait manqué des poissons toute la nuit dans les autres parties du lac. Cette zone de réserve est actuellement menacée par la pêche anarchique.

La pêche des alevins est monnaie courante, les techniques de pêche destructrice de l’écosystème sont d’application (La pêche de tam-tam), par contre, les poissons sont devenus rares. Le conflit interethnique risque d’exploser car on s’accuse mutuellement en se jetant des responsabilités. Le nombre des équipes de pêche augmente et la pêche se fait tous les jours sans même respecter la période de ponte. Les frais sont aussi menacés par la sédimentation et la destruction de macrophyte.

En ce qui concerne la forêt, l’exploitation de bois d’œuvre et charbon de bois prend de l’ampleur.

Tous les exploitants du territoire d’Uvira et d’autres coins se sont lancés dans l’eldorado en territoire de Fizi. Actuellement il y a plus de dix entreprises artisanales d’exploitation de bois. Dans le cinq premiers mois de 2008, elles ont vendues 78550 planches (on produit 20 planches par arbres), soit 3927arbres (équivalent de 9 hectares d’acacia). A ce rythme, on peut supposer qu’à la fin de l’année 2008, elles auraient abattues 9424.8 arbres, soit l’équivalent de 23,5 hectares d’acacia. Pour la population de Fizi, le mythe des ressources inépuisables leur caractérise et elle ne comprend pas que la forêt se perd chaque jour…

Ces chiffres sont en réalité 5 fois inférieure de ce qui se fait sur terrain, et comme le service de l’environnement du territoire de Fizi n’a pas le moyen, l’exploitation abusive continue. Les seigneurs de guerre, les militaires sont devenus les propriétaires de la forêt de Fizi, surtout la réserve forestière non protégé du mont KABOBO.

ALERTE VERTE vient de réaliser une évaluation environnementale dans les deux collectivité secteurs de Tanganyika et Mutambala en territoire de Fizi afin de réaliser un documentaire de sensibilisation et plaidoyer sur la protection du bain Burton et la réserve non protégée du mont Kabobo. La forêt du territoire de Fizi est aussi menacée par la fabrication des charbons de bois ; et parmi les destructeurs potentiels et intouchable figurent les hommes en arme de toutes les composantes confondues.

Enfin, un autre grand problème de taille, c’est la sédimentation de la rivière Mutambala causée par le lavage de minerai d’or de Mukela.

LES FORETS DU SUD-KIVUET SES RICHES EN BIODIVERSIT

Le Sud-Kivu a une superficie de 69 130 km2, soit 691 300 hectares avec une population estimé à 3,9 millions. La densité en 2005 était de 60 habitants/km2 soit 6 habitants/hectares, alors qu’en 1988 la densité était estimée à 30,7 habitant/km2. Le Parc Nation de Kahuzi-Byega (PNKB) a une superficie de 600 000 hectares et sa riche biodiversité est actuellement victime d’un déboisement et braconnage sans précèdent par les boulimiques. Le massif forestier d’Itombwe occupe aussi une grande superficie avec une très grande richesse en biodiversités. Les deux grandes réserves forestières du Sud-Kivu mérite une grande protection car elles jouent un grand rôle écologique auquel nous sommes tous redevables. La réserve forestière non protégée du mont KABOBO (Fizi), de la forêt de Nyamusisi (Indjwi), Irangi, Ngomo (Walungu), sont autant des sites riches en biodiversité et jouent un rôle écosystèmique important.

Le Parc National du Kahuzi-Byega.

Le parc nation de Kahuzi-Byega (PNKB) a une superficie de 600 000 hectares, mais actuellement victime d’un déboisement sans précèdent par les boulimiques. Le PNKB regorge de riches inestimables dont l’animal phare est les Gorilles de montagne, lesquels faisaient entrer de devises au pays avant la guerre de 1996 et la fierté du Sud-Kivu. De par sa faune, il regorge 124 espèces de mammifères, 44 espèces de reptiles et 30 d’amphibiens ; 435 espèces d’oiseaux avec une flore très riche…N’est-ce une richesse à sauvegarder jalousement ?

Massif forestier d’Itombwe :

« L’environnement et les hommes! »

Phodilus, l’un des oiseaux endémiques du massif d’Itombwe.

Situé au Nord-Ouest du la Tanganyika s’étendant sur trois territoires administratifs dont le Mwenga, Fizi, Walungu et Uvira, le massif forestier d’Itombwe suscite l’intérêt et la curiosité scientifique en raison de son rôle écologique qu’il joue à l’Est de la RDC. Il s’étend sur environs 16 000 km2 à une altitude variant entre 1500 m à 3475 m au mont Mohi au nord du massif, considéré comme le point culminant de toute la province du Sud-Kivu. Sa riche en biodiversité fait du massif d’Itombwe une zone importante de conservation de la nature, mais sous une nouvelle forme : « la réserve. » et non un Parc national. Il compte 575 espèces d’oiseaux. On y trouve aussi de Gorille de montagne (gorilla gorilla graueri et de petits singes, etc.).
Si tous nous sommes pour la conservation du massif d’Itombwe, en contrepartie, nous devons indemniser les peuples qui seront chassés de l’intérieur de la partie où se fera, après zonage, la conservation intégrale.

Conclusion de l’étude menée par WWF/Bukavu sur la Perception de la conservation et de la gestion des ressources naturelles par les communautés du massif forestier d’Itombwe, Est de la RDC.

Les principales raisons d’entrer en forêt dans les 3 secteurs (Est, Ouest et Centre) du massif d’Itombwe, sont l’agriculture, la chasse, le pâturage, la coupe des bois, la pisciculture et l’extraction des minerais. La dégradation des forêts est perceptible dans tous les groupements visités, surtout dans le secteur Ouest où le recul de la forêt est au delà de 5 km selon l’appréciation de la population interviewée.

Contrairement aux secteurs Ouest et centre, le secteur Est dépend moins des ressources forestières aussi bien pour les produits d’autoconsommation que ceux destinés à la commercialisation. La dégradation des forêts se manifeste sous forme de rareté du gibier de chasse ; du bois de chauffe quoique la déforestation soit relativement soulignée dans l’axe Mboko. Les habitats les plus affectés par les changements sont les lisières des forêts. A Mboko, les villages, les maternités des animaux sont autant affectées que les lisières des forêts. A Mboko, les habitants observent des changements aux bords des rivières.

Il est vrai que le massif d’Itombwe mérite une conservation de par son intérêt scientifique, écologique et économique même, mais il faut de mesures de réhabilitation des populations qui seront évacuées du massif. Comme le zonage n’a pas encore eu lieu, il faudrait associer les peuples autochtones pygmées d’abord, car ce sont eux qui vivaient et vivent de ce massif, et qui l’ont protégé grâce à leur mode de vie primitif mais écologiquement viable.